Budget wallon initial 2026 : une trajectoire respectée, des réformes lancées et des efforts structurels assumés
Le Gouvernement a réalisé un budget qui s’inscrit dans la trajectoire d’assainissement voulue dans l’accord de Gouvernement, comme pour son budget 2025. La trajectoire, ambitieuse au vu de l’évolution du contexte économique, est maintenue.
Le montant des économies structurelles réalisées sera pour 2026 de 270 millions. L’effort est important mais le travail continue, en cherchant constamment à impacter au minimum les citoyens et en continuant à améliorer les missions de service public.
Le travail 2026 a par ailleurs déjà anticipé la réflexion pour préparer au mieux les budgets 2027, 2028 et 2029.
Des éléments de contexte
Décision du fédéral
Une certaine incertitude pèse autour des décisions budgétaires qui seront prises au fédéral. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a intensifié ses efforts structurels afin d’être en mesure d’absorber les impacts potentiels.
Paramètres macro-économiques
Les paramètres macro-économiques retenus sont ceux du budget économique de septembre 2025.
Année budgétaire | 2025 | 2025 | 2026 |
| initial | Probable | initial |
IPC | 1,90% | 2,39% | 1,41% |
Indice santé | 2,10% | 2,57% | 1,53% |
Croissance réelle PIB | 1,30% | 1,17% | 1,15% |
Nouvelles règles budgétaires européennes
Pour rappel, ces règles rendent plus explicites le lien entre dépenses/recettes, investissements/réformes et objectif de réduction de dette/déficit. Celles-ci encouragent les États à maintenir des finances publiques saines tout en préservant les investissements essentiels et obligent à des efforts de redressement soutenus.
La trajectoire est maintenue
Le Gouvernement wallon a fait du respect de la trajectoire budgétaire un objectif prioritaire à poursuivre. Le cap de l’accord de Gouvernement est maintenu avec un solde SEC à - 2,015 milliards.
(en millions d’euros) | 2025 | 2026 | 2027 | 2028 | 2029 |
Trajectoire SEC accord de Gvt | -2.363 | -2.015 | -1.124 | -600 | 39 |
Résultat du conclave | -2.287 | -2.015 | / | / | / |
Évolution du solde SEC depuis 2020 et projection
Les économies structurelles
L’objectif est bien de modifier la manière de travailler en changeant les habitudes et surtout d’évaluer le résultat de nos politiques publiques. Chacun devra accepter ce changement et s’atteler à proposer de nouvelles méthodes de fonctionnement pour augmenter l’efficience des dépenses. Il s’agit de veiller à la plus grande efficience de l’utilisation des deniers publics.
Années | Économies |
2025 | 268 millions |
2026 | 270 millions |
Total | 538 millions |
Tableau des économies structurelles 2026
Thématiques | Sujets | Montant |
Fonctionnement
| Cabinets | 0,6 |
Parlement wallon | 0,4 | |
Famiwal | 1,3 | |
FOREM et IFAPME 1% (poursuite de la mesure) | 4,8 | |
Non-indexation de certaines UAP | 4,8 | |
Dotation WBI | 0,6 | |
Fonctionnement AVIQ | 5,6 | |
Emploi – Formation
| APE Pouvoirs publics gel indexation (poursuite de la mesure) | 10 |
Réduction enveloppe APE, rationalisation aides à la formation, lutte contre le double subventionnement... | 83,7 | |
Mutualisation CISP, ALE, MIRE, MDE | 6,5 | |
Pouvoirs Locaux
| Gel + 1% Pouvoirs Locaux (poursuite de la mesure) | 16,1 |
Effort des Provinces | 4,1 | |
Compensation Communes Plan Marshall | 45 | |
Santé, Ainés, Famille
| Recentrage Mission AVIQ | 28,3 |
Fiscalité
| Taxe Jeux et Paris | 8,4 |
Justice Fiscale | 10 | |
Taxe eau sur les déversements des eaux usées industrielles | 5,8 | |
Alignement des tarifs PKM | 9,4 | |
Economie
| Aéroports | 7 |
Dividendes WE additionnels | 10 | |
Subventions facultatives | 8 | |
TOTAL | 270,4 |
Les grandes réformes 2026
1. Emploi et Formation : Alternance, Aides à l’emploi et Primes à l’embauche
Recentrage sur la (re)mise à l’emploi et réforme des aides à l’embauche
Le Gouvernement wallon poursuit son recentrage de la politique de l’emploi sur la (re)mise à l’emploi durable, en privilégiant des emplois solides plutôt que des dispositifs occupationnels.
Les réformes engagées se poursuivent et leurs effets sont à présent très concrets.
Ainsi, avec l’entrée en vigueur ce 1er octobre de la réforme de l’accompagnement et du contrôle des chercheurs d’emploi, le Forem est recentré sur sa mission première : l’insertion à l’emploi. Il mobilise les chercheurs d’emploi dès leur inscription et les accompagne de manière plus dynamique et efficiente.
En matière d’aides à l’embauche, le budget global est maintenu, mais les dispositifs seront simplifiés et conditionnés pour garantir un effet de levier réel. Le Gouvernement a marqué son accord sur l’avant-projet de décret réformant les différentes aides à l’emploi en un mécanisme unique et digitalisé, ciblé sur les publics les plus éloignés du marché du travail.
Trois portes d’entrées sont définies :
Jeunes (-25 ans) et seniors (+57 ans) après 4 mois d’inscription au Forem (diplôme maximum CESS) ;
Chercheurs d’emploi inscrits au Forem depuis 12 mois ou plus ;
Chercheurs d’emploi inscrits au Forem depuis 24 mois ou plus.
L’aide publique doit être un levier, pas un effet d’aubaine. La Région met fin aux soutiens automatiques accordés à des engagements qui se seraient réalisés sans elle. Les entreprises bénéficiaires sont pleinement responsabilisées à remplir leur part du contrat.
Les moyens sont également donnés pour une réforme majeure des acteurs de l’emploi de proximité (ALE, Maisons de l’emploi, CPAS, etc.), en partenariat avec le Ministre en charge de l’économie sociale.
En matière de formation, la réforme systémique de l’enseignement qualifiant et de la formation professionnelle, en partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, poursuit sa mise en œuvre, et les deux gouvernements ont profité de leur conclave respectif pour s’accorder sur les derniers éléments de la mise en œuvre de cet important chantier, dans lequel le modèle de l’alternance porté notamment par l’Ifapme sera soutenu, modernisé et développé.
- Des permis gouvernementaux pour simplifier et accélérer les projets stratégiques
La liste des investissements majeurs, pour lesquels un permis est délivré directement par le Gouvernement, sera élargie aux grands projets de transition énergétique et de redéploiement des territoires.
Cette procédure est déjà prévue pour certains projets autoroutiers, aéroportuaires et ferroviaires via l’article D.IV.25 du Code du Développement territorial. Elle évite un double niveau administratif et réduit donc considérablement les étapes et délais de procédure.
Cette procédure simplifiée concernera les grandes infrastructures de production et de transport d’énergie, les infrastructures de transport de fluide (backbone CO2, conduite Hydrogène), la reconversion des grandes friches industrielles ainsi que les nouvelles infrastructures routières de la SOFICO (comme la future RN54).
Rationalisation des structures
Fusion des ports wallons
Les quatre ports autonomes fluviaux wallons seront fusionnés en une seule structure juridique plus lisible et plus efficace pour en faire un champion européen (30e port du continent en tonnage).
La gouvernance sera centralisée, avec des comités territoriaux assurant un ancrage avec les acteurs de terrain (AdT et acteurs privés de la voie d’eau).
L’entité, qui prendra la forme d’une société anonyme de droit public,bénéficiera d’une plus grande souplesse, d’une meilleure cohérence des investissements et d’une plus grande autonomie commerciale au service d’une vision commune des enjeux logistiques, de report modal du fret et du redéploiement économique du territoire.
Agence de l’Habitation
Le projet de création de l’Agence wallonne de l’Habitation, et de ses pôles locaux du logement, vise à rendre la politique régionale du logement plus efficiente, à la hauteur des enjeux du secteur. Sa finalité est d’offrir un service de qualité à tous les usagers grâce à une meilleure lisibilité du paysage du logement, une centralisation des missions et de l’expertise, et une utilisation optimale des moyens.
Réforme de simplification du paysage de l’insertion socio-professionnelle
La Wallonie compte une multitude d’acteurs d’insertion socio-professionnelle (Forem, CPAS, ALE, IDESS, CISP, MIRE, régies de quartier, etc.) rendant le parcours du chercheur d’emploi peu lisible et parfois redondant.
Par cette réforme, l’écosystème des emplois de proximité sera rationalisé et simplifié en instaurant des points de contact uniques.
Fonction publique
Depuis un an, le Gouvernement a engagé de nombreux chantiers visant à moderniser la fonction publique. Dans cette démarche, il a toujours pu compter sur l’engagement des responsables de l’administration, dont la collaboration a une nouvelle fois été déterminante lors de ce conclave.
Le Gouvernement a souhaité offrir à l’administration – consciente du cadre budgétaire resserré dans lequel nous évoluons – les moyens d’agir avec clarté et visibilité. Il a ainsi acté, entre autres, la proposition de norme de remplacement suggérée par le SPW lui-même afin de permettre à chaque direction de définir, en toute autonomie, les dynamiques RH les plus adaptées pour garantir à la fois la continuité, la qualité et la modernisation du service public. Cette approche responsabilise l’ensemble des acteurs et valorise la gestion au plus près des réalités de terrain.
La norme de remplacement permet de maîtriser cette évolution en fixant les moyens de la fonction publique à 736 millions d’euros en 2026, puis à 731 millions d’euros à l’horizon 2029. Cette trajectoire budgétaire stable et prévisible offre à l’administration la visibilité nécessaire pour planifier ses actions à moyen et long terme, tout en maintenant la qualité des services rendus aux citoyens et en poursuivant, en confiance, les réformes.
Le Gouvernement et l’ensemble des fonctionnaires dirigeants continueront d’accompagner cette dynamique à travers les processus d’évolution déjà lancés, notamment en matière de simplification administrative et d’amélioration continue du fonctionnement des services.
Le SPW Digital bénéficie, quant à lui, d’un renforcement budgétaire de 14 millions d’euros par rapport à l’enveloppe initiale de 2025, afin de poursuivre, dans de meilleures conditions budgétaires, les mutations indispensables à la modernisation de l’administration.
Subsides facultatifs, conventions quinquennales
La soutenabilité, la prévisibilité et la simplification du financement des opérateurs sont au cœur de la réforme des subventions facultatives que le Gouvernement souhaite mener. L’objectif est clair : sortir de la dépendance aux subventions annuelles en leur donnant une visibilité à moyen terme grâce à des conventions pluriannuelles simplifiées de leur lourdeur administrative. Comme rappelé dans la note d’orientation approuvée par le Gouvernement, il ne s’agit également plus d’accorder des subsides au cas par cas mais de mettre en place un système clair, transparent et harmonisé.
Le Gouvernement a acté une réduction de 8 millions d’euros des subventions facultatives au budget 2026. Ces 8 millions d’euros viennent s’ajouter à la réduction de 60 millions d’euros actée lors du budget 2025.
Travail prospectif
Justice fiscale
Pour développer une politique cohérente en matière de justice et d’équité fiscale, différentes approches s’imposent. Elles seront tantôt répressives, tantôt incitatives, mais participent toutes à la recherche d’un cadre fiscal équilibré et juste. Un accompagnement du décideur politique par un comité d’experts, composé notamment de spécialistes académiques en matières fiscales, va être mis en place. Il aura pour mission d’identifier des pistes d’amélioration de la fiscalité wallonne, dans une optique de renforcement de la justice et l’équité fiscale et de suggérer des mesures particulières implémentables à court, moyen ou long terme. Un rapport sera présenté au Gouvernement au plus tard le 30 septembre 2026.
Parallèlement à ces analyses, la modernisation de la législation fiscale régionale va continuer dans cet objectif de justice fiscale, avec le développement d’un cadre fiscal pénal transversal, du droit à l’erreur mais également en octroyant dès l’année 2026 à l’administration fiscale régionale l’accès au Point de contact central de la Banque nationale de Belgique pour un meilleur recouvrement des créances fiscales.
Garantie autonomie
Dans un contexte où près d’un Wallon sur quatre aura plus de 65 ans d’ici 2060, et où les projections démographiques officielles confirment une forte hausse des plus de 80 ans – l’IWEPS indique déjà 250.000 personnes de 80 ans et plus vers 2032 et ses perspectives 2025 soulignent l’accélération des 80 ans et plus après 2030 – le Gouvernement a décidé de prendre ses responsabilités et le cabinet du Ministre Coppieters se voit confier le pilotage d’un groupe d’experts afin d’objectiver la situation et proposer au Gouvernement des solutions concrètes dans le cadre d’une Garantie Autonomie.
Ce dispositif visera à permettre le maintien à domicile des personnes en pertes d’autonomie tout en accompagnant la transition ambulatoire des soins de santé et de notre système d’aide à domicile, notamment par le développement initial des prestations des SAFA à destination des citoyens. Ce groupe d’experts remettra son rapport au Gouvernement endéans les 6 mois.
Allocations familiales
Un groupe d’experts est chargé d’évaluer le modèle d'allocations familiales, sous le pilotage et l’animation du Cabinet du Ministre Yves Coppieters. Cette évaluation permettra notamment d'analyser les impacts du modèle mis en place en 2019 et de dégager des recommandations en termes d'amélioration pour le futur. Un rapport sera présenté au Gouvernement au plus tard le 30 septembre 2026.
Troisième cycle de Spending Review
Quatre nouvelles thématiques ont été définies :
Places prioritaires handicap, dans la continuité de l’exercice précédent.
Commandes publiques : travaux d’infrastructures au sein des UAP (SOFICO, SPaQUE et SOWAER)
Frais postaux
Formation des agents de la fonction publique
Détails par compétences
a. Adrien Dolimont
Réforme du tarif des taxes sur les jeux et paris
Les taxes sur les jeux et paris évoluent. Un taux unique de 15 % sera d’application dès le 1er juillet 2026 en lieu et place du tarif complexe actuel composé de différents taux de 2,75% à 44%. Une seule exception pour les appareils automatiques de divertissement (généralement les “machines à sous”) exploités dans les casinos pour lesquels le tarif progressif actuel de 20% à 50% est remplacé par un taux unique de 30%.
Cette réforme tarifaire, poussée par la croissance du jeu digital, permettra une recette complémentaire de 8,5 millions d’euros en 2026 et de 22,5 millions d’euros à l’horizon 2029.
b. François Desquesnes
Réforme des compensations “Plan Marshall” aux communes : un cadre simplifié et maîtrisé
Lancées en 2006, les compensations Plan Marshall visaient à compenser la non-taxation locale des nouveaux investissements des entreprises (précompte immobilier sur nouvel outillage, taxe sur la force motrice et taxe compensatoire industrielle). Sans limite dans le temps, ce mécanisme au départ incitatif a généré des situations abusives : augmentation des taux des taxes communales, croissance budgétaire non maîtrisées, effets d’aubaine…
Ces compensations seront recadrées et simplifiées en fixant des règles strictes et une limite temporelle. Au-delà de ces limites clairement définies, les communes pourront à nouveau percevoir une taxation locale si elles le décident.
Le cadre budgétaire sera ramené à 58 millions d’euros par an de compensation budgétaire pour les communes.
Réforme de la mobilité : Péage kilométrique pour les poids lourds - alignement du tarif sur la Flandre
Le PKPL passera de 0,13 €/km à 0,135 €/km.
Cette hausse modérée vise à garantir l’équité entre usagers et l’harmonisation avec les régions voisines, notamment la Flandre.
Le PKPL générera plus de 20 millions d’euros par an qui seront encaissés par la SOFICO, et dont les deux tiers proviendront de transporteurs étrangers.
Financement régional des investissements communaux : simplification et accompagnement
Le FERI remplacera le FRIC (Fonds régional pour les investissements communaux) avec pour objectif d’offrir une simplification radicale aux communes dans l’utilisation des moyens alloués. Versée à l’extraordinaire, la dotation FERI pourra financer tous les investissements sans plus de contraintes, de procédures lourdes et longues. Le mécanisme s’appliquera aux 243 villes et communes de Wallonie.
Pour les 9 grandes villes (+ de 50.000 habitants) une dotation spécifique de 35 millions d’euros sera créée pour regrouper et simplifier plusieurs sources existantes (politique des grandes villes, part de l’ex-FRIC, et subvention Namur-capitale).
Le travail de l’administration sera complètement revu : d’un rôle de tutelle contrôle, il passera à une mission d’accompagnement et de conseil dans une logique partenariale. Un contrôle d’audit sera mis en place complémentairement.
Zones de secours : solidarité territoriale renforcée
Dès 2026, les provinces assumeront progressivement le financement des zones de secours, pour atteindre 100 % en 2030.
Cette mesure allégera durablement les budgets communaux. En 2026, à dépenses indexées, cela représentera une diminution de 15% des dotations communales aux zones de secours.
Cette mesure traduit la volonté de concentrer l’action provinciale au service des communes, de leur territoire et de leurs habitants dans une logique de supracommunalité.
Renforcement de la sécurité routière : adaptation de la législation wallonne pour permettre aux communes d’assurer le contrôle de la vitesse sur leur réseau communal
Un cadre décrétal permettra aux communes de contrôler la vitesse sur leur réseau communal et de percevoir des amendes pour excès de vitesse.
Le système sera volontaire : chaque commune ou zone de police décidera de son activation.
Les amendes perçues permettront aux communes de dégager des moyens budgétaires à l’extraordinaire pour assurer le financement d’investissements dans la sécurisation du réseau communal pour piétons, vélos et automobilistes
c. Pierre-Yves Jeholet
Emploi et formation
Objectif budgétaire : 83,7 millions d’euros en 2026:
Réduction APE EP RW (25%) = 2,82 M€
Réduction APE EP FWB (25%) = 0,79 M€
Réduction APE RCA (25%) = 0,73 M€
Suppression APE zones de police = 0,51 M€
Suppression APE zones de secours = 0,56 M€
Suppression APE provinces = 7,32 M€
Réduction de 12, 5% des APE NM but lucratif ISOC = 2,50 M€
Réduction de 12,5% APE intercommunales = 4,77 M€
Réduction APE villes et communes = 17,50 M€
Récupération d’indus APE = 15M€
Fin des effets d’aubaine et rationalisation des dispositifs de formation = 20M€
Lutte contre le double subventionnement en TS = 6 M€
Réduction indexation subvention régionale TS de 50% = 5,18 M€
Autres mesures clés
En outre, le Gouvernement a décidé d’engager une réforme ciblée du secteur des Centres d’insertion socioprofessionnelle (CISP), dans une logique de responsabilisation et d’efficience accrue. Ce dispositif, essentiel dans le parcours de réinsertion des chercheurs d’emploi, doit aujourd’hui mieux démontrer son impact et son efficience sur le parcours des chercheurs d'emploi. Les constats récents ont mis en évidence des disparités importantes entre opérateurs, des taux d’insertion faibles, voire nuls, dans certaines filières, ainsi qu’une tendance à une forme d'automaticité dans le renouvellement des agréments. L’objectif du Gouvernement est donc de réorienter les moyens vers les actions qui produisent un effet concret sur l’emploi.
Enfin, les moyens affectés aux MIRE seront renforcés pour l’année 2026 dans l’attente d’une réforme du dispositif.
Par ailleurs, l’écosystème des emplois de proximité sera rationalisé et simplifié au bénéfice du chercheur d’emploi. En effet, la Wallonie compte une multitude d’acteurs d’insertion socio-professionnelle (Forem, CPAS, ALE, IDESS, CISP, MIRE, régies de quartier, etc.), ce qui rend le parcours de l’emploi du chercheur d’emploi peu lisible et parfois redondant.
Economie et dividende
Wallonie Entreprendre : diminution des crédits de 60 millions d’euros (de 124 millions d’euros à 64 millions d’euros) conformément à la feuille de route de WE qui vise, à terme, l’auto-financement complet et augmentation du dividende de WE en faveur de la Région de 15 millions d’euros (de 55 millions d’euros à 70 millions d’euros).
Politique nouvelle
Outre la réforme des aides à l’embauche et son budget maintenu, une réallocation de 23 millions d’euros dans le secteur de l’économie classique ou de l’économie sociale, dans le contexte de la réforme de l’éco-système des emplois de proximité.
Cette enveloppe doit financer, notamment, une réforme des dispositifs ALE et IDESS et créer un dispositif unique articulé autour de la réforme de simplification du paysage de l’insertion socio-professionnelle et sa création de points de contact uniques.
La réforme vise à simplifier et à rationaliser ce paysage en instaurant des points de contact uniques, qui offriront :
Un accueil commun et un parcours de l’emploi plus lisible pour les chercheurs d’emploi les plus éloignés du marché du travail ;
Une coordination renforcée entre Forem, CPAS et acteurs locaux de l’emploi ;
Un accompagnement global et cohérent à proximité du domicile, avec un parcours progressif vers l’emploi selon le niveau d’employabilité ;
Une offre diversifiée : remobilisation, mise en situation professionnelle, formation qualifiante, réinsertion par le travail.
d. Yves Coppieters
Santé
Certains dispositifs des allocations familiales sont optimisés pour les rendre plus équitables et lisibles. Le droit aux allocations pour les 18-25 ans sera désormais harmonisé et conditionné à un statut actif (études, formation ou projet d’insertion) à partir du 1er septembre de l’année des 18 ans (effectif à partir de l’année 2027). Un « pot de 12 mois » sera introduit pour permettre au jeune de 18-21 ans de conserver ses droits après ses études ou sa formation, à utiliser d’une traite ou ponctuellement.
Les démarches seront simplifiées grâce à la digitalisation des échanges à propos des inscriptions scolaires entre établissements d’enseignement supérieur et les caisses d’allocations.
En parallèle, le plafond de revenus pour les familles monoparentales sera relevé à 54 867 € bruts/an pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2020, permettant à un plus grand nombre de familles d’accéder au supplément majoré.
Enfin, pour les enfants en situation de handicap, le paiement de l’allocation familiale supplémentaire (AFS) sera suspendu lorsque le jeune perçoit une allocation fédérale (ARR ou AI), tout en garantissant le montant le plus favorable pour la famille. En outre, la caisse publique FAMIWAL participe à l’effort à hauteur de 1,3 million.
L’Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ)
L’AVIQ contribue à l’effort collectif de maîtrise des dépenses publiques wallonnes et s’inscrit dans un trajet de réformes, par une gestion plus efficiente de ses ressources et un recentrage de ses missions de base, au bénéfice des citoyens et opérateurs.
Concrètement, la dotation de gestion de l’agence ne sera pas indexée en 2026, et la norme régionale de remplacement des départs à la retraite sera appliquée tout en préservant une flexibilité de recrutement au niveau des fonctions critiques. Les moyens sur les activités essentielles seront préservés, les doublons éliminés, la cohérence entre les politiques de santé et d’action sociale renforcée et les sous-exécutions corrigées.
L’économie sur la dotation de gestion s’élève à 5,6 millions d’euros et le recentrage des missions à 28,3 millions d’euros.
Solidarités
Une enveloppe structurelle de 10 millions d’euros dans les crédits existants et disponibles est réaffectée au portefeuille Solidarités pour renforcer la prévention du sans-abrisme, la lutte contre la pauvreté et le soutien aux familles monoparentales.
Ces moyens financeront directement les dispositifs de terrain, en particulier les relais santé, les relais sociaux intercommunaux et les nouvelles actions de lutte contre la précarité, de manière à mieux répondre aux besoins des publics les plus fragiles, en agissant simultanément sur les conditions de vie, l’accès aux soins et l’insertion sociale, afin de prévenir les ruptures de parcours et de favoriser une inclusion durable.
Environnement
La Wallonie révise la taxe sur le déversement des eaux usées industrielles afin de renforcer le principe du coût-vérité d’assainissement et de financer la transition vers une gestion durable de la ressource en eau.
Cette réforme permettra d’assurer la conformité avec la Directive-cadre européenne sur l’eau, de corriger un déséquilibre entre ménages et industrie pour le coût lié à l’assainissement, et de réinvestir les nouvelles recettes dans la dépollution et la protection des captages.
Les recettes financeront notamment la dépollution des eaux et la mise en œuvre de la nouvelle directive “Eaux résiduaires urbaines”. Les recettes régionales additionnelles sont estimées à près de 6 millions d’euros en 2026.
e. Jacqueline Galant
Une administration qui poursuit sa modernisation, sa simplification tout en encadrant mieux ses recrutements. En 2026, le budget alloué au SPW sera plafonné à 736 millions d’euros. Cet effort sera opérationnalisé via une norme budgétaire de recrutement (remplacement), telle que proposée par l’administration. Tous les départs ne seront donc pas remplacés.
Conformément à la DPR, les hauts managers sont davantage responsabilisés et bénéficient d’une totale autonomie de gestion dans les décisions opérationnelles à prendre dans le cadre budgétaire défini par le Gouvernement.
Les moyens octroyés au SPW Digital sont renforcés.
f. Valérie Lescrenier
Crèches : un engagement confirmé et renforcé
Objectif de création de plus de 5000 places maintenu au travers du plan Équilibre existant et de la préparation d’un nouveau plan.
Des moyens renforcés pour assurer la construction des crèches du prochain plan (+ 4 millions d’euros)
Un premier budget supplémentaire dégagé pour assurer le fonctionnement des projets en cours (+6 millions d’euros).
Une priorité claire : soutenir les familles et garantir l’accueil de la petite enfance.
Tourisme et Patrimoine
Le Gouvernement wallon souhaite renforcer la cohérence des missions confiées aux différents organismes touristiques. Cette démarche vise à clarifier les rôles de chaque acteur pour offrir une information plus structurée et plus accessible aux visiteurs.
g. Cécile Neven
Les dispositions de la DPR relatives à la gouvernance des aéroports seront mises en œuvre. Une économie structurelle de 7 millions d’euros interviendra dès 2026. Les dotations des sociétés de gestion, couvertes par des conventions, seront négociées entre actionnaires afin de prévoir un phasing out, couvrant la période 2027-2029. Le modèle actuel doit évoluer afin de diminuer sa dépendance aux aides directes de la Région.
Le Gouvernement respecte ses engagements : les moyens pour financer le stock des primes à la rénovation énergétique sont assurés en 2026.
Un audit externe de la SWCS, de la SWL et du FLW sera mené. Les conclusions de cet audit permettront au Gouvernement de prendre connaissance d’un état des lieux et des besoins objectivés et d’alimenter les travaux en cours dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agence de l’Habitation.
Conformément à la décision prise lors de l’ajustement du budget 2024, les moyens nécessaires au refinancement de la SWCS sont prévus en 2026.
Les grandes infrastructures énergétiques seront dorénavant reconnues comme des infrastructures stratégiques, sujettes à un permis gouvernemental. Les procédures de ce dernier seront revues afin d’accélérer les délais.
h. Anne-Catherine Dalcq
Renforcement et stabilisation des actions en faveur de la biodiversité. Pour ce faire, 5.540.000 euros seront désormais inscrits au budget de façon récurrente. Pour le Département de la Nature et des Forêts (DNF), ces moyens permettront notamment de renforcer ses actions. Ils donneront aux directions des services extérieurs la possibilité de réaliser des investissements en forêts domaniales, de restaurer et créer des habitats, d’assurer l’entretien et la rénovation des forêts et réserves domaniales, et de soutenir la gestion et la prévention des incendies en milieu naturel. Une partie de ces moyens sera également consacrée à la lutte contre les espèces invasives et à certaines associations dont les missions seront recentrées.
Une réforme de fond a été menée pour que chaque euro dépensé le soit là où il est vraiment utile, en matière de subventions facultatives en agriculture et en nature. Ce travail, entamé début 2025, est aujourd’hui abouti. Il a reposé sur une méthode rigoureuse, menée en collaboration étroite avec l’administration, visant à identifier les redondances, à évaluer l’efficacité réelle des actions et à mesurer les résultats à l’aide d’indicateurs objectifs. Sur base de ce travail, dès 2026, les associations bénéficieront de financements pérennes, garantissant une vision pluriannuelle claire et stable. En matière de nature, la priorité sera donnée à la restauration d’habitat et au soutien et renforcement de la biodiversité dans nos forêts, nos campagnes, nos villes et nos villages. C’est la fin des aides au coup par coup : désormais, les règles sont claires, équitables et tournées vers l’efficacité des actions au service du terrain.
Tableau de synthèse
Soldes budgétaires (millions EUR) | 2025 Initial | 2026 Initial | Delta Ini 26 - Ini 25 |
(1) RECETTES | 19.124 | 18.507 | -617 |
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(2) DEPENSES | 22.029 | 21.327 | -702 |
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(3) SOLDE BRUT A FINANCER = (1)-(2) | -2.905 | -2.820 | 85 |
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(4) CORRECTIONS SEC | 619 | 805 | 186 |
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(5) SOLDE SEC = (3) + (4) | -2.286 | -2.015 | 271 |