"Nature et Environnement"

 

Le Gouvernement de Wallonie engage une réforme de la Loi sur la conservation de la nature

Le Gouvernement de Wallonie a validé, en première lecture, un avant-projet de décret modifiant la Loi sur la conservation de la nature. Ce texte sera prochainement soumis au Parlement de Wallonie.

 

Cette réforme, à dominante technique, poursuit deux objectifs : simplifier les démarches administratives et adapter le cadre législatif aux réalités du terrain. Les modifications proposées visent à renforcer l’efficacité, la cohérence et l’effectivité de la législation, en s’appuyant sur l’expérience du terrain, tout en garantissant la préservation de la biodiversité. 

 

Dérogations encadrées et simplifiées

Cet avant-projet de décret actualise les modalités d’octroi des dérogations aux mesures de protection des espèces, afin de mieux répondre aux réalités du terrain. 

 

Ainsi, pour les activités scientifiques, pédagogiques ou d’inventaire, une simple notification annuelle adressée au Département de la Nature et des Forêts sera désormais suffisante. 

 

Par ailleurs, lorsque l’état de conservation d’une espèce est considéré comme favorable (c’est le cas, par exemple, de certains corvidés) les procédures sont simplifiées et plus rapides, tout en maintenant des exigences strictes en matière de suivi.

 

Renforcement de la protection de la biodiversité

L’avant projet de décret adapte également plusieurs dispositions spécifiques : 
• Il revoit le cadre juridique des indemnités et des subventions liées au Plan Loup, afin de mieux accompagner les acteurs concernés.

• Il proscrit l’usage de techniques de capture ou de mise à mort d’oiseaux jugées obsolètes, telles que les collets, gluaux, filets, hameçons ou dispositifs électrocutants.

• Il introduit une habilitation décrétale ouvrant la voie à l’adoption de règlements ciblés, qui permettront par exemple de  mieux protéger le hérisson, dans une logique de préservation de la biodiversité.

 

Une participation locale renforcée

L’avant projet de décret précise  et consolide le rôle des communes dans la protection de la nature.

 

Désormais, tout règlement local allant au-delà des exigences régionales devra être soumis à une enquête publique, garantissant ainsi transparence et participation citoyenne.


Dans le même esprit, pour accompagner le retour du loup et prévenir les tensions qu’il peut susciter, le cadre juridique des indemnisations est renforcé. Les dispositifs d’aide pourront, quant à eux, être élargis à d’autres catégories de citoyens potentiellement impactés.

 

Mieux connaître pour mieux agir

Le texte autorise également le lancement d’un programme quinquennal de recherches sur la conservation de la nature. Réalisé en partenariat avec le monde académique et scientifique, ce programme visera à appuyer les politiques publiques sur des bases solides, intégrant à la fois les enjeux écologiques, économiques et sociaux.

Restaurer la nature et structurer l’action. La nouvelle stratégie du Gouvernement wallon pour renforcer la biodiversité

L’amélioration de la biodiversité est un enjeu majeur de notre société. Les indicateurs montrent, depuis plusieurs années, un affaiblissement constant de celle-ci. Face à cette urgence et conformément à la Déclaration de Politique Régionale ainsi qu’au nouveau règlement européen sur la restauration de la nature, la Wallonie adopte une stratégie régionale claire et cohérente. Elle vise un objectif concret : restaurer effectivement les écosystèmes.

 

Trois piliers pour une stratégie intégrée

La note d’orientation adoptée ce jour par le Gouvernement wallon, recentre les politiques nature autour de trois axes :

  • Restaurer les milieux : lancer des projets concrets sur les habitats les plus dégradés ou les plus riches en potentiel écologique.

  • Gérer durablement les ressources naturelles : maintenir la vitalité des écosystèmes restaurés dans le temps.

  • Informer et sensibiliser : mieux cibler les actions, avec des objectifs mesurables et des résultats visibles.

 

Une architecture transversale et écosystémique

Pour garantir une action cohérente, cette stratégie repose sur une approche par écosystème : milieux forestiers, agricoles, aquatiques ou urbains. L’objectif est clair : atteindre au moins 5 % du territoire wallon sous statut de protection forte, conformément aux engagements européens.

 

Une gouvernance recentrée et un pilotage renforcé

Le Gouvernement renforce la place de l’administration comme acteur central de la politique biodiversité. Les rôles sont clarifiés. Les partenariats avec les associations sont structurés. Une culture de l’évaluation des actions menées et du suivi des indicateurs biodiversité est mise en place. Ce changement de cap vise à maximiser l’impact des moyens publics et à réduire les redondances administratives.

 

Une trajectoire budgétaire maîtrisée et cohérente

La stratégie s’inscrit dans un cadre budgétaire responsable. Une analyse approfondie a permis d’identifier les leviers les plus efficaces. L’accent est mis sur les projets de terrain. 

Concrets, mesurables, durables. Avec un soutien renforcé des cofinancements européens.

 

« Pour être à la hauteur des enjeux, de restauration de la nature, il faut agir avec cohérence, méthode, transversalité et ambition. La nouvelle stratégie régionale s’inscrit dans une logique de résultats concrets, portés par l’administration et construits avec les acteurs de terrain. La priorité est claire : restaurer la nature. Les efforts seront davantage centrés sur des actions concrètes, plutôt que sur la sensibilisation », précise Anne-Catherine Dalcq, Ministre en charge de la Nature.

Le Gouvernement wallon investit 46,5 millions d’euros pour restaurer la continuité écologique de son réseau fluvial

Le Gouvernement wallon a validé la note d’orientation en faveur de la continuité écologique des voies navigables. Objectif : permettre, d’ici 2041, à toutes les espèces piscicoles de circuler librement sur l’ensemble du réseau fluvial géré par la Wallonie.

 

Ce programme représente un investissement de 46,5 millions d’euros destiné à l’aménagement de 43 ouvrages difficilement franchissables voire infranchissables pour les poissons migrateurs, tels que le saumon, l’anguille ou encore le barbeau. Ce budget intègre également la participation de la Wallonie au programme européen Open Rivers, qui permettra de cofinancer plusieurs opérations.

 

Les interventions seront menées progressivement, en commençant par les obstacles les plus critiques sur la Meuse et l’Amblève, afin de rouvrir l’accès aux habitats naturels nécessaires à la reproduction et à la survie des espèces.

 

François Desquesnes, Ministre du Territoire, de la Mobilité et des Infrastructures explique : « Restaurer la continuité écologique, c’est rendre à la nature sa capacité à respirer et à vivre. Derrière chaque passe à poissons, il y a un acte de réparation écologique, de reconnexion entre les écosystèmes, de respect du vivant. Ce programme est une action concrète pour la biodiversité et pour régénérer la vie de nos cours d’eau et fleuves ».

 

Le programme prévoit également un dispositif de suivi environnemental : chaque aménagement fera l’objet d’un monitoring rigoureux via capteurs RFID, systèmes vidéo ou capteurs biologiques (sensor fish). Ces données permettront d’adapter les solutions en fonction de l’évolution des écosystèmes et du climat et de s’assurer de l’efficience des dispositifs.

 

Ce projet illustre la volonté du Gouvernement wallon de réparer la nature, de respecter ses cycles et de bâtir un territoire plus résilient, au service du vivant et des humains.

Permis d’environnement : une modernisation au service de la clarté, de l’efficacité et de la protection environnementale

Le Gouvernement wallon a adopté une note d’orientation ambitieuse visant à réformer en profondeur le permis d’environnement. Ce dispositif, indispensable à la protection de notre cadre de vie, est également un levier essentiel de planification et de développement durable.

 

L’objectif est clair : offrir un système plus lisible, plus fluide, plus sécurisé et plus accessible, tant pour les citoyens que pour les entreprises et les services publics. En simplifiant et en modernisant les procédures, cette réforme vise à renforcer l’efficacité administrative tout en garantissant un haut niveau de protection environnementale.

 

La réforme poursuit plusieurs objectifs prioritaires :

  • Améliorer la qualité des demandes de permis, grâce à une meilleure information des usagers et à des documents de référence clarifiés ;

  • Réduire les délais et la charge administrative, en évitant les redondances et les obstacles procéduraux injustifiés ;

  • Harmoniser l’action publique à travers un meilleur alignement entre les exigences environnementales, les outils de planification territoriale et les contraintes économiques ;

  • Renforcer la sécurité juridique, en rendant les textes plus compréhensibles et en réduisant les incertitudes liées aux interprétations divergentes ;

  • Anticiper les enjeux environnementaux émergents, notamment les risques liés à la pollution, au bruit, aux déchets ou aux substances dangereuses.

 

Le plan d’action adopté par le Gouvernement prévoit notamment :

  • La dématérialisation complète des procédures pour 2026, avec un portail digital unique pour le dépôt, le suivi et la gestion des demandes de permis ;

  • La révision et simplification des rubriques environnementales, afin de mieux refléter la réalité des activités, d’éliminer les doublons et d’adapter les seuils de classement aux risques réels. Cette clarification bénéficiera à la fois aux porteurs de projet et aux administrations chargées de l’évaluation ;

  • L’abrogation des dispositions litigieuses du décret du 24 avril 2024, tout en conservant les mesures utiles à la simplification ;

  • L’actualisation des conditions sectorielles et intégrales, en concertation avec les parties prenantes et les experts, pour mieux encadrer les activités à risque et faciliter l’adhésion aux bonnes pratiques ;

  • La mise en place d’un permis d’environnement coordonné, plus lisible et plus cohérent, facilitant l’intégration avec d’autres régimes d’autorisations (urbanisme, exploitation, etc.) ;

  • La création d’un plan de formation et de communication à destination des agents, des communes et des opérateurs ;

  • La réorganisation Département des Permis et Autorisations, pour accompagner la mise en œuvre de la réforme.

 

Yves Coppieters, Ministre de l’Environnement : « Le permis d’environnement ne doit plus être vécu comme un frein ou une contrainte administrative, mais comme un outil fiable, clair et prévisible, garant de la qualité de notre cadre de vie et du développement économique. Notre objectif est d’offrir un système moderne et efficace, aligné sur les meilleures pratiques européennes, au bénéfice de l’environnement, des citoyens et du développement économique. »

Le Gouvernement wallon mobilise l’aménagement du territoire et les pouvoirs locaux pour renforcer la protection de la biodiversité partout en Wallonie

Le Gouvernement wallon réaffirme sa volonté de placer la biodiversité au cœur de sa politique d’aménagement du territoire.

 

Objectif 2030 : multiplier par trois les surfaces sous statut de protection fort 

La biodiversité est vitale pour nos écosystèmes, notre économie et notre qualité de vie. Mais elle est fragilisée par l’activité humaine : artificialisation, fragmentation, pollution, changement climatique, espèces invasives. Pour inverser cette tendance, la Wallonie passe à l’action et l’aménagement du territoire ainsi que les communes sont identifiés comme leviers-clés. Une nouvelle dynamique est engagée pour intégrer la préservation de la nature dans tous les outils de planification du territoire : schémas communaux, plans de secteur,… L’objectif est clair : contribuer à atteindre d’ici 2030, 5% du territoire wallon « sous statut de protection fort », contre moins de 2% aujourd’hui (1,88% plus exactement). Cela représente 52.743 hectares supplémentaires à préserver durablement.

 

Biodiversité et urbanisme : Prise en compte de l’impact de chaque projet

Chaque mètre carré compte. Entre urbanisation dû aux infrastructures, au développement de l’activité ou de l’habitat, le sol wallon est de plus en plus sollicité. Or, l’étalement urbain et l’artificialisation des terres sont parmi les causes majeures du déclin des espèces. 

 

Pour inverser cette tendance, le Gouvernement wallon place la biodiversité au cœur de la politique territoriale et des pouvoirs locaux. Il prévoit notamment : 

  • La création de nouveaux sites protégés, sur base des liaisons écologiques régionales.

  • De travailler sur une logique de meilleure prise en compte de l’impact des outils planologiques sur la nature et la biodiversité pour chaque développement prévu sur un sol non artificialisé. Concrètement, le Gouvernement entend examiner comment es projets majeurs (Révision de plan de secteur, mise en œuvre d’une ZACC, SAR,…) pourraient participer à la protection de la nature et de la biodiversité 

  • Que les communes contribuent aux objectifs ambitieux du Gouvernement wallon et participent à l’amélioration de la biodiversité sur l’ensemble du territoire wallon. Les ministres de la Nature et des Pouvoirs locaux rappelleront aux communes, provinces et autres acteurs publics locaux les leviers dont ils disposent pour contribuer activement à la restauration de la nature. Il s’agira notamment de valoriser les terrains à fort potentiel écologique, d’intégrer l’infrastructure verte dans les outils de planification communale, et d’adopter des pratiques d’aménagement du territoire favorables à la biodiversité. Différents outils régionaux sont à disposition des pouvoirs locaux pour les aider dans leurs démarches.

 

Une mise en œuvre concertée 

Un groupe de travail réunissant les représentants des différents Ministres concernés, ainsi que les administrations impliquées, sera mis en place. Dans un second temps, ce groupe de travail réunira les acteurs concernés pour développer les outils nécessaires et inscrire pleinement la biodiversité dans les politiques d’aménagement du territoire. « En mobilisant les communes et en orientant l’aménagement du territoire, nous faisons de chaque décision locale une chance de renforcer notre patrimoine naturel. C’est ainsi que nous bâtissons une Wallonie plus résiliente, plus vivable et plus durable. » explique François Desquesnes, Ministre du Territoire et des Pouvoirs locaux.

 

Ce projet illustre la volonté du Gouvernement wallon de traduire ces principes en actions concrètes. Il réaffirme son ambition de construire un territoire sobre, résilient et durable. À travers ce projet, il fait de la nature un pilier de l’action publique locale, en soutenant les communes dans leur rôle-clé de premier interlocuteur des citoyens et de partenaires essentiels de la transition écologique.

Infractions environnementales : des moyens renforcés pour mieux lutter contre les incivilités et les déchets sauvages

Le Gouvernement wallon a adopté en deuxième lecture un projet d’arrêté visant à adapter et renforcer la partie réglementaire du Livre Ier du Code de l’Environnement, en réponse aux constats émis par les acteurs de terrain mobilisés dans la lutte contre la délinquance environnementale.

 

Ce projet s’inscrit pleinement dans l’objectif d’une application plus cohérente, plus rapide et plus efficace du droit de l’environnement, notamment face aux infractions liées aux déchets clandestins, à l’incinération illégale ou aux atteintes aux milieux naturels.

 

Sur base des retours d'expérience des communes, intercommunales, magistrats, agents forestiers et services administratifs, plusieurs ajustements structurels et pratiques ont été intégrés à l’arrêté :

  • Rétablissement de la qualité d’agent constatateur pour les agents du DNF, en charge notamment de la protection des forêts et espaces naturels ;

  • Ouverture de la fonction à des agents à temps partiel (mi-temps), afin de répondre aux contraintes de terrain et faciliter l’engagement de profils diversifiés ;

  • Possibilité pour les intercommunales de désigner des agents constatateurs, avec encadrement de la formation et supervision ;

  • Prolongation de la durée de validité des attestations de formation de base (5 à 7 ans) et du stage (12 à 18 mois), pour offrir une plus grande souplesse aux employeurs ;

  • Renforcement des garanties procédurales pour la saisie administrative, notamment des animaux vivants, avec confirmation par décision motivée dans les 10 jours ;

  • Clarification des modalités de désignation, de contrôle et de retrait des agents: une procédure plus lisible, assortie de conditions de transparence et de neutralité ;

  • Encadrement de la tenue vestimentaire des agents (neutre, sans arme apparente), afin de respecter les principes d’impartialité ;

  • Allongement des délais de communication des constats aux contrevenants (de 15 à 30 jours) et possibilité d’adresser les documents via moyens électroniques.

 

Yves Coppieters, Ministre de l’Environnement :Ces modifications visent à renforcer les moyens d’action sur le terrain, à accroître la dissuasion des comportements fautifs et à mieux articuler les procédures administratives et judiciaires. Elles traduisent aussi une volonté forte : rendre la justice environnementale plus accessible, plus rapide, et mieux comprise par la population.”

Déchets-ressources : de nouveaux axes pour une gestion plus durable et circulaire

Le Gouvernement wallon a décidé de poursuivre et de renforcer la mise en œuvre du Plan wallon des déchets-ressources (PWD-R). Adopté en 2018, ce plan constitue un outil stratégique pour organiser la prévention, la gestion et la valorisation des déchets en Wallonie, dans une logique d’économie circulaire, de protection de la santé publique et de préservation de l’environnement.

 

La Wallonie a fait le choix de la continuité : plutôt que de réécrire un nouveau plan, le Gouvernement poursuit la mise en œuvre du PWD-R existant, dont une majorité d’actions sont aujourd’hui réalisées ou en cours. Cette décision permet de concentrer les efforts sur les priorités identifiées par l’évaluation, les recommandations des parties prenantes, et les obligations européennes.

 

Onze domaines-clés ont été définis pour structurer l’action publique :

  • Prévention et gestion des déchets industriels.

  • Déchets issus des soins de santé : encourager la réutilisation et le recyclage des matériaux non dangereux, et la réduction des déchets à la source.

  • Déchets de construction et de démolition : agir dès la conception des ouvrages et renforcer la prévention et le réemploi.

  • Déchets dangereux et polluants, en particulier l’amiante.

  • Infrastructures de gestion des déchets : établir un état des lieux et une planification à long terme.

  • Réduction des pertes et gaspillages alimentaires à toutes les étapes de la chaîne.

  • Gestion des déchets ménagers : aller vers le « zéro déchet » et revoir le coût-vérité.

  • Responsabilisation élargie des producteurs pour divers flux de déchets.

  • Textiles ménagers et professionnels : améliorer la collecte, le réemploi, le recyclage et encadrer les filières.

  • Emballages : prévention, réduction des emballages non recyclables et innovation en matière d’écoconception.

  • Propreté publique : renforcer la gouvernance, les moyens d’action et les incitants pour une Wallonie plus propre.

 

Le cas échéant, la mise en œuvre des actions sera appuyée par des feuilles de route thématiques et une gouvernance renforcée. Chaque action prioritaire sera suivie par un coordinateur dédié au sein de l’administration, et des indicateurs permettront d’en évaluer l’avancement. Des feuilles de route détaillées seront élaborées en lien avec la Déclaration de politique régionale et en concertation avec les acteurs concernés.

 

Yves Coppieters, Ministre de la Santé et de l’Environnement : « La gestion des déchets n’est plus un enjeu technique, c’est un enjeu de société. Nous devons à la fois protéger notre environnement, prévenir les risques pour la santé et garantir une économie plus sobre et circulaire. Ce plan fixe un cap clair pour les années à venir. »

D’ici 2034, un avion sur dix en Europe sera recyclé à Charleroi

Le Gouvernement a sélectionné Sabena Engineering, associé au groupe Comet, pour un projet ambitieux de démantèlement d’avions à l’aéroport de Charleroi. Une centaine d’emplois directs seront créés dans le sillage de cette filière industrielle stratégique, mêlant économie circulaire, formation technique et expertise aéronautique. Une rénovation des installations du site industriel situé au sud de l’aéroport est également prévue. L’investissement total se chiffrera à 50 millions d’euros.

 

Le lauréat de l’appel à projets est connu. Ce jeudi, le Gouvernement wallon a sélectionné Sabena Engineering et ses sous-traitants (groupe Comet) dans le cadre d’un projet du Plan de relance de la Wallonie.

 

D’une part, après une procédure de mise en concurrence, Sabena Engineering se verra mettre à disposition des terrains et des bâtiments situés au sud de l’aéroport de Charleroi (« site Sabca ») au travers d’un bail emphytéotique de 50 ans. D’autre part, une enveloppe fermée de 18 millions d’euros sera allouée par la Wallonie pour la création d’une unité de démantèlement et recyclage d’aéronefs et son volet formation. 

 

Par ce soutien, le Gouvernement entend renforcer l’expertise de la Région dans l’aéronautique, la revalorisation et le recyclage.

 

Revente et revalorisation de pièces et de composants

En pratique, l’activité de démantèlement consistera, après démontage des carcasses, à réparer, revendre et revaloriser les pièces et composants récupérés sur les avions « en fin de vie ».

 

Les projections de Sabena Engineering font état aujourd’hui d’une croissance continue du volume de production, de huit avions démantelés en 2027 à 36 avions en 2034. Ce chiffre représenterait, d’ici 2034, une part de marché projetée de 10 % du volume annuel d’avions à recycler en Europe.

 

Pour assurer le développement de cette nouvelle filière, Sabena Engineering procèdera à la création d’au moins 70 emplois, auxquels s’ajouteront ceux générés par ses partenaires ; le groupe Comet est actif notamment dans la revalorisation de structures, pièces et matières résiduelles. Au total, le projet devrait ainsi déboucher sur la création d’une centaine d’emplois directs.

 

Filière de formation

Des 18 millions évoqués, deux millions d’euros seront consacrés au développement d’une filière de formation.

 

Dans le détail : 

  1. Une subvention d’1,2 million d’euros sera octroyée au Forem, afin de coordonner la réalisation d’activités de formation dans la chaine de valeur industrielle liée au démantèlement d’aéronefs. Ces activités concernent notamment le développement des compétences en lien avec le processus industriel de démantèlement en tant que tel, sa logistique et la (re)vente des pièces récupérées encore commercialisables. 

  2. 800.000 euros serviront au centre de compétence (CDC) Wallonie Aerotraining Network (WAN) dans l’acquisition d’équipement technique, dont un avion à visée didactique.

 

Rénovation et reconstruction de bâtiments

La Wallonie interviendra dans les couts liés à la construction du hangar de démantèlement, à hauteur de maximum de 55% tel qu’admis par la Commission Européenne, ainsi que dans les coûts annexes d’aménagement du site. Les travaux liés au projet de démantèlement sont estimés à 20 millions d’euros. La Région interviendra ici pour maximum 16 millions d’euros.

 

Dans le cadre de son offre, Sabena Engineering s’est engagée quant à elle à rénover les hangars existants et procéder à la reconstruction d’un nouveau bâtiment logistique et ateliers composants. Ces travaux sont estimés à 30 millions d’euros.

 

Au total, Sabena Engineering et le Gouvernement investiront donc ensemble 50 millions d’euros au cours des prochaines années sur le site de l’aéroport de Charleroi.

 

Cécile Neven, Ministre des Aéroports : « En ancrant cette filière stratégique sur le site de l’aéroport de Charleroi, nous développons un projet ambitieux d’économie circulaire en aéronautique, qui illustre notre capacité à concilier réindustrialisation et ambition climatique ».

 

Adrien Dolimont, Ministre-Président : « En Wallonie, la transition vers une économie circulaire prend une dimension concrète et territoriale forte. Avec la mise en place d’une filière innovante de démantèlement et de recyclage d’aéronefs à l’aéroport de Charleroi, nous traduisons nos ambitions en actions ancrées localement. Ce projet structurant illustre notre volonté de faire de Charleroi un véritable pôle d’excellence dans ce domaine, en positionnant la région à la pointe de l’innovation industrielle durable. »

 

Pierre-Yves JeholetVice-Président et Ministre de l'Economie, de l'Industrie, du Numérique, de l'Emploi et de la Formation : « Avec ce projet, nous voulons donner naissance, autour de l’aéroport de Charleroi, à une véritable filière industrielle wallonne de l’économie circulaire. Une filière qui crée de l’activité locale, valorise des compétences techniques et génère des emplois durables. Grâce au Forem et au WAN – notre centre de compétence aéronautique – nous préparons dès maintenant les profils qualifiés qui feront tourner cette nouvelle chaîne de valeur ».

Performance énergétique : un premier jalon pour la durabilité du bâti wallon

La Wallonie renforce ses exigences en matière de performance énergétique du bâti. Dès 2026, toutes les nouvelles constructions devront intégrer au moins 35% d’énergie renouvelable. Les chaudières au mazout et au charbon seront également interdites la même année dans les bâtiments neufs.

 

Ce jeudi, le Gouvernement a adopté en troisième lecture un arrêté renforçant les exigences de performance énergétique pour les bâtiments neufs ou assimilés en Wallonie.

 

Trois mesures principales entreront en vigueur au 1er janvier 2026 :

  1. Une obligation de recourir aux énergies renouvelables à hauteur de 35% ;

  2. Une interdiction d’installer des chaudières au mazout ou au charbon ;

  3. Une mise à jour technique des méthodes de calcul et de certification PEB.

 

Il s’agit pour la Région de s’aligner sur les nouvelles exigences européennes et de réduire les émissions de CO2 de son bâti.

 

« Cette décision constitue le premier jalon d’une réforme bien plus large, qui englobera notamment le principal défi pour la Wallonie : la performance énergétique des bâtiments existants », a précisé Cécile Neven, Ministre de l’Énergie, du Plan Air-Climat et du Logement notamment.

 

Un projet de décret sera présenté en première lecture avant l’été, transposant la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (dite directive « PEB 4 »). « Cette transposition constituera une refonte globale de la politique relative à la performance énergétique », ajoute la Ministre.

 

Le cas des bâtiments existants

Au regard d’un parc immobilier particulièrement énergivore et du fait qu’au moins 40% des ménages wallons se chauffent encore au mazout, le Gouvernement envisage le report de l’interdiction du remplacement des chaudières au mazout ou au charbon dans les constructions existantes, initialement prévue au 1er janvier 2026.

 

Cette proposition de report doit permettre de définir des alternatives pour tenir compte des contraintes sociales et techniques d’une telle interdiction pour les citoyens. Elle s’accompagnera d’un mécanisme de compensation, visant à neutraliser l’impact climatique de cette mesure du Plan Air Climat Energie (PACE) 2030.

Environnement et santé : le Gouvernement adopte le portefeuille d’actions ENVIeS 2025-2030

Le Gouvernement wallon vient d’adopter un portefeuille de 43 actions prioritaires pour améliorer la santé des citoyens en agissant sur leur environnement quotidien. Le portefeuille ENVIeS 2025-2030 s’inscrit dans le prolongement du premier plan ENVIeS (2019-2023). Il s'appuie sur les consultations menées avec les citoyens, les professionnels de la santé, les chercheurs, les administrations et les associations. Il regroupe 43 fiches-actions, organisées autour de grands axes stratégiques : qualité de l’air, bruit, pollution chimique, PFAS, pesticides, qualité de l’eau, santé mentale, etc.


Contrairement à un plan d’action classique, ENVIeS vise à compléter les dispositifs existants (PACE, PWRP, PWRD, Plan santé, etc.) en y ajoutant des mesures identifiées comme indispensables mais absentes jusqu’à présent. C’est un outil agile, activable rapidement, qui permet une meilleure coordination entre les acteurs concernés.

 

Ce portefeuille a fait l’objet d’un exercice de priorisation reposant sur une double démarche participative :

  • D’une part, une consultation citoyenne en ligne (avril–juin 2023) a permis de recueillir les préoccupations et attentes de la population, des associations, du secteur de la santé et des experts scientifiques ;

  • D’autre part, un atelier interministériel et inter-administratif (septembre 2023) a permis d’évaluer chaque action proposée en fonction de sa faisabilité technique, juridique et financière, ainsi que de son impact potentiel sur la santé publique et l’environnement.

Ces travaux ont débouché sur un avant-projet structuré, retravaillé en groupes thématiques multi-acteurs (octobre 2023) et actualisé début 2025 pour tenir compte des projets en cours et des priorités émergentes (notamment en lien avec les PFAS ou les enjeux de santé mentale).

 

 

Orientations du portefeuille d’actions ENVIeS 2025-2030

Le Portefeuille d’Actions Environnement-Santé vise à contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air, de l’eau, des sols, du cadre sonore, de l’accès aux espaces verts et à limiter l’exposition aux substances préoccupantes. Ces mesures concrètes permettront une meilleure prévention des risques sanitaires et un cadre de vie plus sain pour tous. Il est composé d’une section de présentation des objectifs stratégiques, déclinés en actions opérationnelles.

 

  • Enjeux transversaux : suivi de l’exposition aux polluants via le biomonitoring, formation des professionnels de santé, sensibilisation citoyenne et implication dans des projets de science participative.

  • Un air plus pur, à l’intérieur comme à l’extérieur : réduction des PM2.5, NO2, prise en compte du mal-logement et amélioration de la qualité de l’air intérieur.

  • Un environnement sonore apaisé : renforcement de la réglementation sur les bruits de voisinage et préservation des zones calmes.

  • Une préservation de l’eau potable et une meilleure gestion des ressources : protection des zones de captage, prévention de la légionellose et lutte contre l’antibiorésistance.

  • Une réduction des substances toxiques : encadrement des PFAS, pesticides et perturbateurs endocriniens, avec un suivi renforcé des agriculteurs exposés.

  • Une gestion proactive des sols : cartographie des sols pollués et projets de phytoremédiation pour réhabiliter les friches.

  • Une approche responsable du rayonnement électromagnétique : études sur les effets des REM et accompagnement des personnes électro hypersensibles.

  • Plus de nature pour plus de bien-être : développement de l’accès à des environnements de qualité, surveillance des spores allergisants et des moustiques exotiques.

 


Ainsi, les 43 fiches-actions sélectionnées sont celles qui répondent à des besoins urgents, encore non couverts, et qui peuvent être concrètement mises en œuvre d’ici 2030.

Des exemples concrets

 

Parmi les 43 actions du portefeuille :

  • continuité du programme de biomonitoring de la population, en lien avec les PFAS et les pesticides ;

  • le renforcement de la surveillance de la qualité de l’air (black carbon, particules ultrafines)

  • des outils de sensibilisation grand public sur les polluants émergents ;

  • des formations accréditées en santé environnementale pour les professionnels de soins ;

  • des projets de science participative impliquant directement les citoyens.

 

Yves Coppieters, Ministre de l’Environnement et de la Santé : « Réunir les compétences de la santé et de l’environnement, c’est une chance et une responsabilité. ENVIeS incarne cette convergence : face à la pollution, au changement climatique, aux inégalités environnementales, nous répondons par des actions concrètes, utiles et soutenues par les citoyens. Il s’agit d’un pas important vers la concrétisation du principe « One Health » pour une meilleure cohérence des politiques menées ».

Chasse en Wallonie : Des règles claires pour les cinq années à venir

Le Gouvernement wallon a adopté, en seconde lecture, le plan quinquennal chasse. Ce texte fixe les dates d’ouverture, de fermeture et de suspension de la chasse pour les cinq prochaines années.

 

Ce projet a été élaboré avec l’ensemble des acteurs concernés : représentants du secteur cynégétique, associations de protection de la nature et usagers de la forêt. L’Union Belge de la Chasse et de la Ruralité, le Royal Saint-Hubert Club de Belgique, Stop Dérive Chasse et la Ligue Royale de Protection des Oiseaux ont notamment participé aux échanges.

 

Ce plan quinquennal établi un cadre de gestion durable, lisible pour tous et respectueux des équilibres naturels. Il repose sur trois principes :

• Réguler certaines espèces dont les effectifs augmentent, parfois de manière problématique, sous l’effet du changement climatique.

• Préserver la biodiversité en maintenant un équilibre harmonieux entre les populations animales.

• Clarifier les règles, en s’appuyant sur les pratiques récentes et en donnant de la prévisibilité aux chasseurs comme aux autres usagers du territoire.

 

Ce nouveau plan quinquennal prévoit plusieurs ajustements, parmi lesquels :

• L’encadrement de la chasse en battue du grand gibier, autorisée du 1er octobre au 31 janvier.

• Une période de chasse encadrée pour la perdrix grise, du 20 septembre au 15 novembre, sous réserve d’un plan de gestion. Espèce en danger, sa chasse reste strictement limitée et vise à accompagner les efforts de restauration entrepris, en grande partie, par le monde cynégétique lui-même.

 

L’avis du Pôle Ruralité – section Chasse, sollicité par la Ministre, a été examiné attentivement et les observations ont intégrées ou ont fait l’objet de justifications appropriées.

 

Ouverture grand gibier 

Espèce

Technique

Projet
2025-2030

Cerf

Approche/affût

21/09-31/01 (sauf grand cerf boisé 21/09-31/12)

Battue

01/10-31/01 (sauf grand cerf boisé 01/10 - 31/12)

Chevreuil

Approche/affût

Brocard : 15/04-15/05 ;

15/07-15/08 ; 01/10-31/12

Femelle et jeune : 01/10-31/12

Battue

01/10-31/12

Sanglier

Approche/affût

Toute l’année

Battue

Bois : 01/10-31/01

Plaine : 01/08-31/01

Daim

Approche/affût

21/09-31/01

Battue

01/10-31/01

Mouflon

Approche/affût

21/09-31/01

Battue

01/10-31/01

 

Ouverture petit gibier, gibier d'eau et autre gibier 

Espèce

Projet 2025-2030

Bécasse

01/11 -15/01

Faisan de Colchide

01/10 -31/01

Perdrix grise

20/09 -15/11, accompagné d’un plan de gestion de l’espèce

Lièvre

01/10 -31/12

Bernache du Canada

01/08 -10/03

Canard colvert

01/09 -15/01

Foulque macroule

15/10- 31/01

Sarcelle d’hiver

Aucune

Pigeon ramier

20/10- 28/02 

Lapin

01/10-31/01

Renard

Toute l’année