Wallonie : une feuille de route climat pour 2025
Le Gouvernement wallon a validé, ce jeudi, la feuille de route 2025 du Plan Air Climat Énergie. De quoi enclencher, dès aujourd’hui, près de 100 mesures prioritaires pour accélérer la transition climatique en Wallonie et sortir des intentions.
Après une prise d’acte en mars 2023, le Plan Air Climat Énergie (PACE) 2030 peinait à matérialiser son objectif : conduire la Wallonie à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55%, d’ici 2030. Au sortir de la précédente législature, seules 13 de ses 295 mesures étaient implémentées.
Face à ce constat et à l’urgence d’agir pour le climat, le Gouvernement a validé, dès novembre, une méthodologie de priorisation. Chaque Ministre a ainsi été amené à identifier, en lien avec ses compétences et l’accord de gouvernement (DPR), les mesures à initier en 2025, dans le respect des objectifs climatiques fixés pour la Région et l’objectif global du PACE.
Ce travail s’est appuyé sur une méthodologie proposée par l’Agence wallonne de l'Air et du Climat (AWAC), autour de critères d’impact climatique, d’efficacité économique, de faisabilité technique ou encore d’acceptabilité sociale.
Etape clé dans la mise en œuvre des ambitions
Le Conseil des Ministres de ce 24 avril acte l’aboutissement de ce travail avec la validation officielle d’une feuille de route pour 2025. C’est là une étape clé dans la mise en œuvre des ambitions climatiques de la Wallonie, qui entrent ainsi dans une phase de concrétisation.
Après l’ajout de huit nouvelles mesures dans le cadre de ce travail, plus de 300 mesures figurent désormais dans le Plan, dont près de 100 seront initiées cette année.
Plusieurs grands objectifs peuvent être cités, parmi lesquels :
Arrêter une véritable stratégie intégrée pour la gestion de l’énergie et du CO2 en Wallonie ;
Stimuler la rénovation et décarboner le chauffage résidentiel ;
Développer les investissements aidant à la diminution des consommations et des émissions de gaz à effet de serre ;
Soutenir les filières renouvelables et de décarbonation ;
Soutenir et accompagner les entreprises dans leur projet de transition énergétique ;
Stimuler les formes de mobilité plus durable (électrification, voiture partagée, transports en commun, mobilité active…) ;
Renforcer la formation pour la transition bas-carbone ;
Encourager la consommation d’une alimentation saine et durable et promouvoir les projets de relocalisation alimentaire ;
Optimiser les espaces urbains et de loisirs pour une mobilité bas-carbone ;
Mutualiser et rénover énergétiquement les infrastructures sportives ;
Favoriser la séquestration de carbone ;
S’inscrire dans la poursuite des objectifs européens en matière de durabilité.
Avec cette feuille de route 2025, le Gouvernement réaffirme son engagement à agir avec détermination pour le climat, dans l’intérêt des générations futures.
Un premier bilan sera présenté au Gouvernement avant la COP 30, qui se tiendra en novembre à Belém (Brésil).
Adrien Dolimont, Ministre-Président de la Wallonie : « En établissant une feuille de route claire et ciblée, le Gouvernement wallon prend ses responsabilités afin d’accélérer la transition climatique. Nous traduisons notre engagement en faveur des objectifs climatiques en un levier d’action concret et immédiat, avec un ensemble de mesures à initier dès 2025. »
Cécile Neven, Ministre du Plan Air Climat Energie (PACE): «En matière de climat, c’est d’action dont nous avons besoin en Wallonie. Avec cette feuille de route, le Gouvernement fait un choix clair : celui d’agir sur des leviers concrets, dès 2025. C’est là un engagement collectif et lucide sur les défis à relever. Nous savons que le chemin sera exigeant, mais il est nécessaire si nous voulons tenir nos engagements et oeuvrer au mieux-vivre des générations futures.»
Le Gouvernement wallon met le train en marche pour la fonction publique locale de demain
Le Gouvernement wallon décidé d’approuver en 1ère lecture les avant-projets de décrets visant à garantir à tous les membres du personnel des administrations locales, qu’ils soient contractuels ou statutaires, des perspectives de carrière.
Une première avancée pour l’égalité et la modernisation
Le Gouvernement wallon franchit une nouvelle étape dans la modernisation de la fonction publique locale qui répond à un engagement fort de la Déclaration de politique régionale 2024-2029 : mettre fin aux différences de traitement entre agents statutaires et contractuels en matière de promotion.
Garantir la même chance à tous les agents
Jusqu’à présent, la règlementation prévoyait une priorité pour le personnel statutaire dans l’accès aux emplois de promotion. Les avant-projets de décrets adoptés par le Gouvernement wallon (un pour les communes et provinces et l’autre pour les CPAS) visent à mettre sur un pied d’égalité tous les membres du personnel, qu’ils soient statutaires ou contractuels, pour l’accès aux emplois de promotion.
François Desquesnes, Ministre des Pouvoirs locaux, détaille : « Nous voulons que chaque agent, quel que soit son statut, puisse bénéficier des mêmes opportunités de carrière. C’est une question d’équité et d’attractivité pour la fonction publique locale ».
Un dispositif réfléchi et responsable
Mesure temporaire : Les autorités locales qui le souhaitent pourront, de manière transitoire et spécialement motivée, maintenir une priorité statutaire pour un poste déterminé si elles le souhaitent. Cette mesure ne sera toutefois que temporaire et prendra fin à une date fixée par le Gouvernement, en cohérence avec les futures réformes.
Sécurité juridique : Les procédures de promotion déjà en cours lors de l’entrée en vigueur du décret continueront à suivre les anciennes règles, afin de garantir la sécurité juridique pour tous les candidats.
Prolongation du délai pour mise en conformité de la précédente réforme de 2024 (pour les pouvoirs locaux) : Conscients de la charge de travail que représente cette transformation, le Gouvernement wallon a suspendu le délai de mise en conformité de la précédente modification pour éviter aux administrations locales de travailler inutilement.
Ce projet illustre la volonté du Gouvernement wallon de moderniser la fonction publique locale, de promouvoir l’égalité des chances, d’agir pour garantir un service public de qualité au bénéfice direct des citoyens et de renforcer l’attractivité de la fonction publique locale.
Agence wallonne de l’Habitation : le Gouvernement pose la première pierre de sa réforme du secteur du logement
Le Gouvernement a approuvé, ce jeudi, une note d’orientation relative à la mise en place de l’Agence wallonne de l’Habitation. Cette entité publique, unifiée et transversale, constituera le socle d’une politique régionale de logement plus efficiente et à la hauteur des enjeux.
Le paysage des acteurs publics wallons du logement est particulièrement fragmenté. A l’échelle régionale, plusieurs opérateurs (SWL, SWCS, FLW et SPW TLPE) exercent des missions de service public de manière trop cloisonnée. Au niveau local, plusieurs centaines d’opérateurs coexistent et exercent des missions souvent similaires. Cette réalité pratique rend l’action publique peu lisible et, parfois, redondante.
Pourtant les enjeux sont là. Il faut notamment :
Faciliter l’accès au logement ;
Accélérer la rénovation ;
Augmenter et faciliter la mise à disposition de logements d’utilité publique et de logements privés.
Organisation à repenser
Pour y parvenir, ainsi que mieux répondre aux nouveaux parcours résidentiels (mobilité accrue, évolutions familiales, nouvelles formes d’habitat…), la Wallonie décide d’un changement de paradigme en posant, au travers d’une note d’orientation approuvée ce jeudi en Conseil des Ministres, les bases de l’Agence wallonne de l’Habitation.
L’Agence constituera le centre névralgique de la politique wallonne de logement, en ce qu’elle centralisera la stratégie, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques en la matière. Elle sera également dotée d’un centre d’études unique, offrant à la Wallonie une assise statistique solide de l’ensemble de la politique du logement au sens large. Elle assurera aussi une meilleure coordination, simplifiera les démarches pour les citoyens, harmonisera les pratiques et garantira une utilisation plus efficiente des ressources. Enfin, elle apportera une masse critique pour faciliter la mobilisation des financements et des expertises.
Dans une logique de proximité, des pôles locaux du logement la complèteront. Chaque pôle regroupera les opérateurs locaux actifs sur son territoire, l’objectif poursuivi étant de les faire travailler ensemble. Il est proposé, comme base de discussion, de partir des bassins de vie des Wallonnes et des Wallons, tels que définis par le Centre d'Études en Habitat Durable de Wallonie (CEHD).
Gouvernance et calendrier clairs
Chargé de piloter la création de l’Agence avec les dirigeants des opérateurs concernés, un Comité stratégique, présidé par le cabinet de la Ministre, entre en fonction dès aujourd’hui. L’idée ? Aboutir à une intégration complète au 1er janvier 2028 au plus tard, tout en assurant la continuité du service public.
Une feuille de route 2025-2027 fixe les étapes intermédiaires d’ici là : d’abord la structuration des outils (juridiques, RH, financiers, IT…), puis l’intégration progressive des équipes et la mise en œuvre du nouveau modèle.
Dialogue avec le terrain
Au-delà du rassemblement des opérateurs régionaux au sein de l’Agence, il convient également de préparer la mise en place des pôles locaux du logement, ainsi que l’intégration des opérateurs locaux en leur sein, et de définir les interactions entre la future Agence et ces pôles, tout en poursuivant l’objectif d’un meilleur service au citoyen.
Pour nourrir cette réforme des réalités locales en matière de logement, la Ministre se rendra sur le terrain, où elle échangera avec l’ensemble des parties prenantes. Plus d’informations suivront quant aux modalités de ces visites.
Cécile Neven, Ministre du Logement : « Avec l’Agence wallonne de l’Habitation, le Gouvernement répond à une exigence claire : rendre la politique régionale du logement plus lisible et plus efficiente. Face aux défis immenses d’accès au logement, de rénovation et de transition, nous devons agir avec méthode, cohérence et ambition. Il s’agit de bâtir un cadre structuré et performant, capable de répondre aux besoins des Wallonnes et des Wallons, aujourd’hui et demain. C’est là dans l’intérêt de tous. »
Chasse en Wallonie : un nouveau cadre pour 5 ans
Le Gouvernement de Wallonie a validé en première lecture le projet d’arrêté fixant les dates d’ouverture, de fermeture et de suspension de la chasse pour les cinq prochaines années.
Ce projet est le fruit d’un travail de concertation approfondi mené avec l’ensemble des parties prenantes : représentants du monde de la chasse, associations de protection de la nature et autres usagers de la forêt. Parmi les acteurs consultés figurent notamment l’Union Belge de la Chasse et de la Ruralité, Stop Dérive Chasse, la Ligue Royale de Protection des Oiseaux et le Royal Saint-Hubert Club de Belgique, entre autres.
L’objectif est de poser un cadre équilibré, clair et prévisible, fondé sur trois principes :
Limiter la croissance de certaines populations de gibier, dont l’évolution est influencée par le changement climatique et qui peuvent occasionner des dégâts importants.
Préserver et améliorer la biodiversité et la faune sauvage, en veillant à un équilibre durable entre les espèces.
Garantir un cadre clair pour tous les chasseurs et les autres usagers de la forêt, en s’appuyant sur les pratiques des années précédentes.
Parmi les évolutions majeures prévues par ce projet d’arrêté :
L’autorisation de la chasse du grand gibier en battue du 1er octobre au 31 janvier, permettant une gestion renforcée des populations.
Une période de chasse adaptée pour la perdrix grise, conditionnée à un plan de gestion, du 20 septembre au 15 novembre. En raison de son statut de conservation "en danger", ce maintien très limité vise à soutenir les initiatives de conservation, principalement portées par les chasseurs eux-mêmes.
Le calendrier complet des périodes de chasse figure ci-dessous :
Ouverture grand gibier
Espèce | Technique | Projet |
Cerf | Approche/affût | 21/09-31/01 (sauf grand cerf boisé 21/09-31/12) |
Battue | 01/10-31/01 (sauf grand cerf boisé 01/10 - 31/12) | |
Chevreuil | Approche/affût | Brocard : 15/04-15/05 ; 15/07-15/08 ; 01/10-31/12 |
Femelle et jeune : 01/10-31/12 | ||
Battue | 01/10-31/12 | |
Sanglier | Approche/affût | Toute l’année |
Battue | Bois : 01/10-31/01 Plaine : 01/08-31/01 | |
Daim | Approche/affût | 21/09-31/01 |
Battue | 01/10-31/01 | |
Mouflon | Approche/affût | 21/09-31/01 |
Battue | 01/10-31/01 |
Ouverture petit gibier, gibier d'eau et autre gibier
Espèce | Projet 2025-2030 |
Bécasse | 01/11 -15/01 |
Faisan de Colchide | 01/10 -31/01 |
Perdrix grise | 20/09 -15/11, accompagné d’un plan de gestion de l’espèce |
Lièvre | 01/10 -31/12 |
Bernache du Canada | 01/08 -10/03 |
Canard colvert | 01/09 -15/01 |
Foulque macroule | 15/10- 31/01 |
Sarcelle d’hiver | Aucune |
Pigeon ramier | 15/09 - 28/02 |
Lapin | 01/10-31/01 |
Renard | Toute l’année |
Reconstruction de la vallée de la Vesdre : Nouvelle gouvernance et lancement des grands chantiers
Le Gouvernement de Wallonie a validé le plan d’actions 2025–2029 pour la reconstruction résiliente de la vallée de la Vesdre. Cette nouvelle étape marque le début des grands ouvrages qui vont profondément transformer la physionomie de la vallée, après une première phase de travaux.
Une vision à long terme pour une vallée plus résiliente
Le plan d’actions 2025 – 2029 offre une vision claire et structurée pour l’avenir de la vallée.
Il intègre les enseignements des inondations passées, s’appuie sur des outils de pointe comme la modélisation MODREC, et prévoit des investissements majeurs sur l’ensemble du territoire, y compris sur les versants et les plateaux.
Huit chantiers majeurs sont planifiés : Theux et Pepinster dès le dernier trimestre 2025, Chaudfontaine, Limbourg et Eupen en 2026, puis Trooz, Verviers et Liège en 2027.
Les scénarios d’adaptation, modélisés et affinés en concertation avec les communes, permettront de lancer les travaux à mener.
La reconstruction ne se limite pas à réparer les dégâts visibles. Elle vise à transformer durablement la vallée en un territoire capable de mieux résister à de futurs événements climatiques extrêmes.
Plus de 453 millions d’euros sont spécifiquement consacrés à la vallée de la Vesdre et à d’autres cours d’eau wallons.
Avec 80 millions d’euros dédiés aux aménagements hydrologiques stratégiques (ZECr, projets pilotes, zones tampons), la Wallonie investit autant dans la prévention que dans la reconstruction.
Nouvelle gouvernance pour plus d’efficacité
Pour accompagner ce tournant, une gouvernance renforcée est mise en place. Objectif : mieux coordonner les acteurs, accélérer les décisions et garantir un pilotage cohérent des chantiers.
Le Comité d’Accompagnement (COMAC) voit ses missions élargies pour assurer un suivi rapproché de l’ensemble des projets.
Une task-force opérationnelle réunit désormais l’administration, SPI et le cabinet de la Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité, Anne-Catherine Dalcq. Elle pilote la mise en œuvre concrète du plan sur le terrain.
Les concertations locales avec les communes concernées sont systématisées, dans un esprit de partenariat et de transparence.
Simplification administrative et coordination accrue
Pour faciliter l’exécution des projets, une série de mesures de simplification administrative est mise en œuvre, notamment via des procédures allégées pour certains types de travaux. Objectif : réduire les délais, sans compromettre la rigueur.
Cette approche concertée entre les niveaux de pouvoir permettra de soutenir efficacement les communes et les citoyens dans leurs démarches.
Pour Anne-Catherine Dalcq, Ministre de l’Agriculture et de la Ruralité : « Ces grands chantiers sont attendus depuis longtemps par la population durement touchée par les inondations. Une nouvelle phase s’ouvre : celle de la transformation durable, où chaque chantier devient un levier pour renforcer la sécurité et la résilience naturelle de la vallée, le tout en lien étroit avec la population. »