La Cellule sécheresse, regroupant les différents interlocuteurs du secteur de l’eau en Wallonie, s’est réunie ce 6 mai sous l’égide du Centre de Coordination des Risques et de la Transmission d’Expertise (CORTEX) pour faire le point sur l’état des ressources en eau en Wallonie et maintenir un suivi périodique des impacts de la sécheresse dans le champ des compétences régionales (production d’eau potable, gestion de l’eau, navigation, agriculture, tourisme, forêts, etc.) et de déterminer les mesures nécessaires pour y faire face.
1. Précipitations et indice de sécheresse
Depuis la réunion précédente du 15 avril, le déficit de précipitations est particulièrement marqué à l'ouest. La répartition géographique de l'indice de sécheresse de l'IRM montre une situation sèche généralisée et extrêmement sèche dans la province du Hainaut et localement dans le nord de la province de Liège et le sud de la province de Luxembourg. Au vu des prévisions pour les dix prochains jours (temps sec), il est attendu que la situation de sécheresse généralisée se maintienne avec une intensification dans les zones déjà touchées.
2. Cours d'eau et barrages-réservoirs
Pour les cours d'eau navigables, les niveaux sont actuellement corrects pour la saison grâce aux précipitations de la 2ème quinzaine d'avril sur une majorité des cours d'eau, mais l'absence de précipitations pour les trois semaines à venir risque de faire chuter les débits vers une situation similaire à 2020. La situation est à surveiller surtout sur la Haute Meuse, la Senne, la Semois et le Viroin car les débits sont déjà fort bas.
Sur les cours d'eau non navigables, les niveaux de certains cours d'eau sont particulièrement bas pour la saison.
Concernant les barrages-réservoirs, les dernières pluies ont permis une certaine stabilisation de la situation. Le turbinage du barrage de la Gileppe continue d'être diminué. Les restitutions y sont minimales. Le barrage de la Vesdre a connu une hausse du niveau du lac, mais les restitutions restent minimales étant donné le temps sec prévu. Au barrage de Nisramont, le niveau se maintient. Au barrage de l'Eau d'Heure, il y a un déficit lié à l'arrêt des turbines en raison des travaux. Pour le barrage du Ry de Rome, le niveau est très bas et les dernières pluies n'ont pas permis de changer la tendance (la restitution y est faible).
3. Eaux souterraines
Les trois dernières semaines n'ont pas apporté de changements majeurs sur les niveaux des masses d'eau souterraine. A l'exception du schisto-gréseux ardennais et de la Calestienne-Famenne, qui connaissent actuellement des niveaux inférieurs à la moyenne saisonnière, les eaux souterraines se situent globalement toujours à des niveaux plus élevés que la moyenne en cette saison malgré une période de recharge hivernale écourtée.
4. Risques d'incendies
Le risque pour les milieux forestiers est faible en ce début de semaine, excepté pour le Hainaut et le Brabant wallon où il est modéré. Le risque modéré sera généralisé sur quasiment toutes les provinces à partir de ce vendredi.
Dans les milieux ouverts, le risque est déjà élevé dans la province du Brabant wallon et deviendra potentiellement élevé partout.
La semaine prochaine, le risque restera potentiellement modéré en forêt pour toutes les provinces. Et en milieux ouverts, il sera potentiellement encore élevé partout en début de semaine prochaine.
5. Kayaks
Le Viroin est fermé à la circulation des kayaks. Le tronçon de l'Ourthe en aval de Nisramont risque de fermer dans les prochains jours s'il ne pleut pas.
6. Production et distribution d'eau
La distribution publique d'eau ne rencontre actuellement aucune difficulté en Wallonie.
7. Conclusions
Globalement, la situation actuelle est sous contrôle, mais le déficit de précipitations et une sécheresse de surface sont évidents. Les conditions sèches prévues pour les 15 prochains jours imposent un suivi rapproché de l'évolution de la situation.
Retrouvez l'intégralité des communiqués de presse relatifs aux réunions de la cellule sécheresse sur le site CORTEX.