
Face à la menace persistante de la peste porcine africaine (PPA), les chasseurs sont plus que jamais en première ligne dans la prévention et la détection précoce de la PPA. Les citoyens peuvent néanmoins également jouer un rôle dans la prévention de la maladie. Renforcer la biosécurité, participer activement à la surveillance du terrain et ajuster la pression de chasse, telles sont les 3 mesures prioritaires à adopter.
Rappel sur la maladie
La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale hémorragique contagieuse qui touche les porcs domestiques et les sangliers. Le virus n'est pas transmissible à l'homme. Les symptômes cliniques sont une fièvre élevée, de l'abattement, des troubles respiratoires, des hémorragies cutanées, de la cyanose, et de la mortalité (95% des sangliers infectés).
Ce virus est particulièrement résistant dans l'environnement et peut survivre plusieurs mois dans les carcasses et les produits carnés (jambon et saucisson), et plusieurs semaines sur les sols ou sur les équipements contaminés (vêtements, bottes, véhicules). Le virus se transmet par contact direct entre animaux, via des carcasses infectées, ou indirectement par des objets, véhicules ou vêtements contaminés.
Aucun traitement ou vaccin n'est efficace à ce jour (bien que des recherches soient en cours). La PPA ne présente aucun danger pour l'homme, mais ses conséquences économiques et écologiques sont importantes. Elle représente une menace majeure pour la filière porcine, tant sur le plan économique que sanitaire. En cas d'introduction dans un élevage, l'abattage total des
animaux est requis, accompagné de mesures de confinement strictes.
Gestion de la maladie en Wallonie
Entre septembre 2018 et décembre 2020, La Wallonie a déjà géré un foyer de PPA en province de Luxembourg. Pendant plus de deux années, les équipes du Service Public de Wallonie (SPW) ont mis en œuvre, avec la collaboration des chasseurs, une stratégie de gestion rigoureuse et intense de la PPA. Celle-ci a reposé sur plusieurs mesures : la création de zones réglementées interdisant l'accès aux bois infectés, la recherche coordonnée de carcasses de sangliers, l'installation et l'entretien de clôtures sanitaires. À cela s'est ajoutée l'élimination progressive des sangliers, d'abord en périphérie de la zone infectée, puis au sein même de celle-ci, afin d'éradiquer les derniers individus potentiellement porteurs du virus. Cette approche, saluée par les instances européennes et internationales, a permis à la Belgique d'obtenir en décembre 2020 le statut officiel de pays indemne de PPA, reconnu par l'Union européenne et l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
Une maladie toujours active dans plusieurs pays européens
La vigilance reste de mise. En effet, la maladie circule toujours activement dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne, Italie, Pologne, Roumanie, Hongrie et dans les Pays Baltes. Sur la période s'étendant du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025, 778 foyers ont été détectés en élevage porcin et 11 155 cas détectés sur sangliers en Europe. En juin 2025, un nouveau foyer a été détecté sur des sangliers en Rhénanie du Nord-Westphalie (Allemagne), à seulement 140km de la frontière belge. Toujours en Allemagne, dans le land de Hesse, un autre foyer, toujours très actif , a également été détecté lui en juin 2024. La proximité géographique de ces foyers avec la Belgique renforce le risque de réintroduction du virus via les déplacements naturels de la faune sauvage ou les activités humaines, dont les voyages de chasse à l'étranger. Le SPW dispose néanmoins d'un plan d'intervention bien ficelé en cas de nouvelle alerte en Wallonie.
Adoptez les bons gestes !
Les gestes simples
Pour éviter la propagation de la maladie en Wallonie, quelques gestes peuvent faire la différence, surtout pour les chasseurs : désinfecter systématiquement les bottes, couteaux et véhicules après chaque sortie, en particulier après un séjour à l'étranger ; ne pas ramener de l'étranger de produits à base de porc ou de sanglier non contrôlés ; évacuer les viscères de sangliers vers le clos d'équarrissage ; ne pas nourrir les porcs avec des restes alimentaires et jeter tout reste alimentaire dans une poubelle fermée.
Signaler la découverte d'une carcasse de sanglier
Tout citoyen est invité à participer à la surveillance en signalant chaque carcasse de sanglier trouvée à plus de 20m d'un axe routier. Les chasseurs, comme les forestiers, par leurs activités en milieu forestier et leurs connaissances des territoires dont ils ont la gestion, sont des acteurs clés pour détecter des carcasses de sanglier.
Pour signaler la découverte d'une carcasse de sanglier, appeler SOS Environnement Nature au 1718 (pour les francophones) ou 1719 (pour les germanophones), ce numéro fonctionne 24h/24 et 7j/7 et est accessible pour tous gratuitement.
Adapter la pression de la chasse
Pour également réduire le risque de propagation de la maladie en cas d'introduction, il est recommandé aux chasseurs d'adapter la pression de chasse à une gestion de prévention de la PPA. Il serait également avantageux de transmettre au DNF les données de tirs de sanglier par territoires de chasse. Sur base de données précises, une réponse rapide et localisée pourrait être mise en
place en cas de foyer.
- Déclarer ses prélèvements cynégétiques et communiquer les données de mortalités du gibier
- Annoncer les actions de chasse et demander la fermeture de la forêt
Pour plus d'information, veuillez consulter la page web dédiée à la peste porcine africaine en Wallonie sur le portail wallon de la biodiversité