
Depuis la confirmation du retour du loup en Wallonie depuis 2016, de plus en plus d'individus ont été recensés sur le territoire. Composé d'experts et coordonné par le Service public de Wallonie, le Réseau Loup a dressé le bilan des faits enregistrés en 2022.
Selon ce bilan, davantage de loups ont été identifiés sur le territoire régional durant l'année écoulée. Une tendance qui va continuer avec l'installation d'un nouveau couple dans l'est du pays.
Loups installés

9 à 10 loups sont désormais installés de façon permanente. On considère généralement qu'un loup est installé lorsque des indices de présences ont été relevés pendant une période de 6 mois.
De lignée germano-polonaise, le couple Akéla et Maxima, établi dans les Hautes-Fagnes, avait donné naissance en 2021 à une portée de 4 louveteaux. 3 d'entre eux ont quitté la meute à la recherche d'un nouveau territoire. La dernière a rejoint le loup déjà installé dans la zone de Butchenbach-Bullange pour former un second couple en Wallonie.
En 2022, Akéla et Maxima ont eu une nouvelle portée comptant 5 louveteaux (voir photo de 3 de ces louveteaux ci-contre).
Par ailleurs, le Réseau Loup dément la présence d'un meute sur l'entité de Rochefort. Selon une rumeur relayée par la presse, 4 individus aurait été aperçus sur le territoire rochefortois en février 2023. Un loup a bien été observé au printemps 2022 dans la région. Mais, compte tenu de l'absence d'indices attestant de sa présence par la suite, l'hypothèse d'une installation semble peu probable.
Loups dispersants
À côté des loups installés, 13 autres loups ont été identifiés en 2022 grâce à leur ADN retrouvé dans les déjections ou sur les morsures des proies sauvage ou plus souvent, domestiques. Ces loups de passage sont à la recherche d'un territoire. Il y a notamment un jeune venu de la meute limbourgeoise, né en 2021, qui a tourné autour de la zone de présence permanente (voir ci-dessous) de la meute wallonne avant de partir pour la Basse-Saxe (en Allemagne proche de la frontière nord des Pays-Bas). Aucun d'eux n'est resté en Wallonie.

Définition d'une Zone de Présence Permanente
Une Zone de Présence Permanente ou une ZPP est définie pour chaque loup dont la présence formelle est établie depuis au moins 6 mois (loup installé). La première ZPP a été définie en octobre 2020 et concerne la zone occupée par les loups de la meute d'Akela dans les Hautes Fagnes. Elle a été agrandie suite la confirmation de l'installation du loup de Bullange.
Les exploitants agricoles et propriétaires de troupeaux dont les parcelles sont situées en ZPP peuvent bénéficier d'un accompagnement afin de prévenir au mieux les risques de prédation de loup (conseils pour la protection de leurs troupeaux, analyse de risque, prêt de filets électrifiés, subvention pour des moyens de protection durables...).
Télécharger la carte de la Zone de Présente Permanente
Attaques imputées au loup
Chaque signalement de suspicion d'attaque de loup sur des élevages s'accompagne d'un diagnostic permettant d'objectiver la responsabilité du loup sur base des indices collectés. Il est important de souligner qu'un grand nombre d'attaques ne peuvent être attribuées avec certitude à un chien ou à un loup, en raison de l'absence de preuves génétiques fiables. Tableau du bilan des prédations sur proies domestiques
Rappelons avant tout chose que le loup ne constitue pas un risque pour l'être humain, qu'il craint. S'il s'approche des villages, c'est uniquement pour se nourrir de bétail domestique, en particulier les ovins et caprins.
Le régime alimentaire du loup est essentiellement constitué de faune sauvage (chevreuil, cerf, sanglier). Malheureusement, les moutons et chèvres constituent des proies facilement accessibles dans certaines circonstances. De plus, le nombre de victimes domestiques par attaque peut paraître élevé, ce qui s'explique par le fait que le loup entre dans un espace confiné et que les proies, agitées, n'ont pas d'échappatoire. En moyenne chez nous, il y a 4 victimes par attaque. En revanche, les attaques sur bovins ou équins sont rarissimes.
Un plan loup pour encadrer le retour de l'espèce
Le retour naturel du loup soulève en effet des questions en termes de cohabitation avec les gestionnaires de troupeaux et avec le monde de la chasse notamment, mais aussi des questions plus culturelles liées à l'acceptation de ce grand prédateur. C'est pourquoi un Plan Loup a été élaboré pour veiller à une cohabitation harmonieuse avec le loup en Wallonie en tenant compte des réalités de notre territoire.
Ce plan propose des solutions concrètes. L'asbl Natagriwal est ainsi disponible pour des conseils et des analyses de risque ainsi que du prêt de matériel de protection (filets électrifiés). Toute demande peut être adressée à prevention.loup@natagriwal.be. En fonction du risque encouru, elle propose également des aménagements sur le long terme qui sont subventionnables par la Région wallonne à hauteur de 80 % de l'investissement.
Une collaboration scientifique transfrontalière
Le retour du loup dans le Benelux rend nécessaire la coopération transfrontalière : d'une part pour l'échange d'informations, de connaissances et de données sur une espèce occupant de très grands territoires (jusqu'à 350 km²), et d'autre part pour l'élaboration d'accords mutuels sur l'indemnisation des dommages, la politique et le suivi. Ces cartes sont issues de cette coopération internationale.
Des cartes annuelles de présence de loups (individu de passage, couple ou meute) au niveau du Benelux et de l'Allemagne donnent une bonne image de l'évolution de la répartition et de la reproduction des loups dans les pays du Benelux et en Allemagne au fil des années. Elles ont été rendues possibles grâce au parrainage du projet EuroLargeCarnivores dirigé par le WWF Allemagne. Consulter les cartes
Vous avez vu un loup ? Faites-le savoir !
Si vous pensez avoir observé un loup, ou si vous disposez d'un indice de sa présence (photos, vidéos, empreintes, excréments, poils ou carcasses de proies), merci d'en faire part au Réseau Loup :
- Via l'alerte loup
- Ou au 081/626.420
Attention : à ne pas confondre avec le chien loup qui est un gentil toutou ! Plus d'informations dans la vidéo ci-dessous.
Pour des informations plus détaillées, veuillez consulter le dossier loup sur le site biodiversite.wallonie.be
À lire également : Intervention de Vinciane Schockert, zoologiste du SPW et membre du Réseau Loup, pour le Journal des Enfants (vidéo)