Précarité menstruelle : distribution de protections hygiéniques à grande échelle

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Dans le cadre de la Journée des droits des femmes, la Wallonie avait lancé une opération destinée à lutter contre la précarité menstruelle. Des distributeurs ont été installés et plus de 40 associations partenaires ont distribué près de 200.000 protections hygiéniques.

La précarité menstruelle reste aujourd'hui un tabou et une réalité pour de nombreuses filles et femmes. Pour faire face aux dépenses liées aux menstruations, une femme doit en moyenne dépenser entre 10 et 12 € par mois, soit un budget d'environ 120 à 144 € par an.

Pour nombre de femmes ou de familles plus fragilisées, cela signifie parfois de choisir entre le besoin de protections hygiéniques et leurs besoins alimentaires, soit deux besoins de première nécessité. Les personnes les plus concernées sont notamment des étudiantes, des mères à la tête d'une famille monoparentale ou encore des femmes sans domicile fixe.
 
Cette réalité, renforcée par le contexte culturel tabou qui entoure encore les menstruations, peut aussi impacter leur vie sociale et leur santé : risques sanitaires causés par la fabrication artisanale des protections périodiques (avec des chaussettes, essuie-tout, chiffons ou encore des journaux), risque d'exclusion sociale lorsque l'on est amenée à s'éloigner de l'école ou du travail en période de menstruation, honte du manque d'argent, etc.

Agir sur le terrain et sensibiliser

Cette action, dotée d'un budget de 440 000 €, est le fruit d'un partenariat avec les associations des droits des femmes Synergie Wallonie et les Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS). Concrètement :

  • Des protections périodiques sont mises à disposition de femmes en situation de précarité dans les provinces de Liège, de Namur et du Hainaut. Les lieux de distribution sont essentiellement des espaces accueillant des publics fragilisés tels que les foyers d'hébergement, les maisons médicales, les épiceries sociales, les centres de planning familial ou encore les lieux d'accueil d'urgence et les abris de nuit.
  • Quelques dizaines de distributeurs de serviettes hygiéniques ont également été déployés dans la plupart des endroits de distribution identifiés.
  • Un dépliant informatif sur la santé menstruelle accompagne également les distributions prévues et les différentes actions de sensibilisation.

Une problématique bien réelle

Cette nécessité d'action sur la précarité menstruelle en Wallonie a par ailleurs été pointée par les résultats d'une enquête effectuée, entre juin et décembre 2021, par l'asbl Synergie Wallonie.

Pour les 51 organisations de terrain sondées par l'association, il est en effet apparu que 64 % d'entre elles ont identifié des besoins en termes de produits menstruels et que 61 % ne répondaient pas aux demandes de leur public cible.

Quant aux 4133 femmes répondantes interrogées :

  • 3 sur 10 ont exprimé avoir régulièrement des difficultés financières liées à l'achat de leurs protections périodiques ;
  • 63 % seraient soulagées de recevoir des produits périodiques gratuits
  • 28 % ont déjà utilisé autre chose que des protections hygiéniques pour se protéger.
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