Pour les familles des victimes des accidents de la route, le choc de l'annonce peut être particulièrement violent. Elles peuvent apprendre la nouvelle quasi instantanément sur les réseaux sociaux, avant même l'intervention des services compétents. Cette annonce, non encadrée par des professionnels, engendre une souffrance émotionnelle supplémentaire que l'on appelle victimisation secondaire.
La victimisation secondaire, de quoi s'agit-il ?
La victimisation secondaire englobe toutes les situations où les victimes et leurs proches
subissent des souffrances supplémentaires à la suite d'un drame. Elles sont en quelques sortes
victimes une seconde fois.
Dans le cadre d'un accident de la route, de nombreux comportements peuvent mener à des
situations de victimisation secondaire (la complexité des procédures, les commentaires et
jugements sur les circonstances ou la gravité de l'accident, l'absence de soutien...).
La diffusion sur les réseaux sociaux : des conséquences sur les victimes
A quelques jours de la Journée Mondiale du Souvenir des Victimes de la route, l'Agence Wallonne pour la Sécurité Routière (AWSR) lance une campagne pour attirer aujourd'hui l'attention sur l'un d'entre eux : la diffusion, sur les réseaux sociaux, d'images ou d'informations à propos d'un accident. Ces éléments, souvent publiés avant que les proches des victimes n'aient pu être informés, leur annoncent parfois le drame. Ils les confrontent également à des images et des détails parfois insoutenables qui, une fois publiés sur le web, ne disparaitront jamais, ce qui réactive leur souffrance sur le long terme.
La nouvelle campagne de sensibilisation invite ainsi les citoyens à prendre conscience des conséquences de ces publications, qui peuvent sembler anodines, mais qui peuvent être dramatiques pour les victimes et leur entourage.
Des milliers de familles concernées
Selon un sondage de l'AWSR, 1 Wallon sur dix (11%) a déjà pris une photo d'un accident de
la route2 et, dans la moitié des cas, l'a partagée sur les réseaux sociaux. Un comportement qui
est deux fois plus répandu chez les moins de 35 ans.
Ces pratiques peuvent potentiellement toucher de nombreuses personnes. On compte en effet
chaque année près de 12.500 victimes d'un accident en Wallonie, soit près de 35 chaque jour.
Derrière chacune d'entre elles, c'est toute une famille qui est également concernée.